C’EST QUAND TU VIEUX

Paroles de Christian Paccoud

Si tant il est
Que la santé
C’est ce qui compte le mieux

Si l’on a l’air
De ses artères
Ses Arthurs de banlieue

Si les années
Se comptent en pieds
De ballons rouges et bleus
Camille… c’est quand tu « vieux » ?

Cinq heures à pieds
Sur l’oreiller
Nicole replonge un peu

Les premiers « boire »
Première histoire
Fait rire à six heure deux

De long en large
Le bar se charge
De Côtes en Gauloise bleues
Camille… c’est quand tu « vieux » ?

Midi ça grouille
La ratatouille
Mijote à petit feu

Ca s’apérise
Se rapérise
Et ça se boit des yeux

Huit cent cafés
Quarante trois thés
Sont tassé sous tes yeux
Camille… c’est quand tu « vieux » ?

L’heure des vaisselles
Des jouvencelles
Ont le champagne joyeux

Deux heures de sieste
Dont je te laisse
Les secrets amoureux…

Puis ça repart
Les gens du soir
Ont de l’or dans les yeux
Mais Camille… c’est quand tu « vieux » ?

Ce soir c’est la goguette
Les ouvriers-poètes
Se marrent et te charrient, bon dieu !

A trois verres du quart d’heure
Ca fait combien de l’heure
Sachant qu’il sont plus de trente deux ?

Nicole qui va chanter
Ne fait que répéter
Leclerc c’est vraiment quand tu veux !
Camille… c’est quand tu « vieux » ?

Ca y est ! ça s’accélère
On fait chanter pépère
A Charles Foix on fait des voeux

Le chambellan qui belle
Des vers en ribambelles
Qui font d’une étincelle un feu

Ca crie ça vocifère
Pour qui ne peut plus taire
Ben j’ai voté Chirac : un peu !
Camille, c’est quand tu « vieux » ?

Vers les minuit moins quart
Va se pointer Nanar
Et ses Ricards en carte bleue

Fifi qui a d’la peine
A dépasser Verlaine
Rechantera les pleurs des gueux

Pendant que sur sa paume
Le Nain ronfle son somme
D’un petit air vicieux
Camille… c’est quand tu vieux

Ca y est tu peux fermer
Dernier coups de balai
Doudou finit sa nuit heureux

Nanar est reparti
Raccompagner Lydie
Y des jours où on fait c’qu’on peut !

Un dernier pour la goutte
Delaunay qui se voute
Chante « on s’ra jamais vieux
Camille : « on s’ra jamais vieux ? »

Plus qu’une heure pour dormir
Tant pis faut la finir
Cette journée de trente heures, vingt deux

La vie ça va trop vite
Y des jours on évite
De tirer le diable par la queue

Nicole se fait tendre
Et te laisse à entendre
Comme un cri d’amoureux :
Camille : c’est quand tu veux !