PACCOUD ET LE THEATRE

 

Depuis plus de vingt ans, ma musique a côtoyé les œuvres d’Olivier Py, Matthias Langoff, Beno Besson, mais surtout Valère Novarina. Tout a commencé par une chanson de Damia que je devais interpréter dans Le repas pour France Culture en 1995 et qui fût monté par la suite par Claude Buchvald avec de vraies chansons dont les acteurs s’emparèrent comme d’un soulagement qui les conduisirent à cette joie de toucher le réel dans l’harmonie d’un chœur épique. C’est de la joie de chanter les mots de Novarina pendant mais aussi après le spectacle et parfois même jusqu’au restaurant, c’est de cette folie chantante qu’est née l’Opérette Imaginaire, réclamée à corps et à cris par les acteurs. Par la suite les chansons ont émaillé les créations de Valère : L’Origine rouge, La scène, l’Espace furieux à la Comédie française, l’Acte inconnu dans la Cour d’honneur du Palais des papes, le Vrai sang, l’Atelier volant, et plus récemment le Vivier des noms, comme des fragments d’humains venus du populaire.

 

 

Je n’ai jamais travaillé les textes de Valère, je les ai voyagé, je les ai rencontrés, palpés, respirés et parfois même vomis. Ils se sont collés à mes musiques avec la dignité des petites gens et sont devenus des paroles de chansons que tout le monde du facteur au pompier, de l’infirmière à la boulangère peut ramener à la maison pour les chanter les soirs d’hiver comme ma grand-mère quand elle susurrait « colchiques dans les près fleurissent, fleurissent »..

 

 

Christian Paccoud,