LES FILLES LES FLEURS

Paroles et musique de Christian Paccoud

Les filles, elles savent pas quoi en faire des fleurs
Quand elles rentrent du bistrot
Surtout quand on a déjà passé l’heure
Et l’avenir dans l’dos

Les filles elles dorment à coup de somnifères
A coups de pieds, Dans l’oreiller
Alors des roses ou bien des primevères
Si c’est pour les
Laisser sécher…

Les papillons de nuit
Les cris des marécages
Les anges de minuit
Les marins de passages

Les chansons qui défilent
Dans le rétroviseur
Les amours qu’on empile
Comme un gros paquet d’fleurs

Les filles, elles savent pas quoi en faire des fleurs
Alors elles les tortillent
Comme les p’tits gars qui leur torpillent le cœur
Et qui les déshabillent

Les filles elles ont des blondes au fond des poches
Des p’tits mégots
Pour les potos

Des accroche-cœurs aux yeux qui s’effilochent
Quand y a trop d’eau Sur les carreaux

Les soldats de la nuit
Sont raides comme des piquets
Et s’attaquent à minuit
A ceux qui les ont fait

Les clairons qui défilent
Dans les téléviseurs
Et les morts qu’on empile
Comme ça la bouche en fleur !

Les filles elles savent pas quoi en faire des fleurs
Qu’elles ramènent du bistrot
Surtout les roses qui piquent un peu le cœur
Comme des lames de couteau

Des lames de fond qui font la mer à boire
Des p’tites maisons
Dans la raison

Des coups de poing dans la gueule de l’histoire
Des coups d’canon Dans l’pantalon

Les amours de la nuit
Les enfants qu’on a fait
Qui rentrent après minuit
La gueule un peu cassée

Les paumés qui défilent
Quand les amours s’effleurent
Que même à vingt ans pile
On peut aimer les fleurs

Les filles, elles savent pas quoi en faire des fleurs
Alors elles les écrasent
Comme on écrase les mégots du bonheur
Le cœur au bord d’un vase

Les filles elles ont des petits coquelicots
De p’tits bleuets
Dans les genets
Suffit d’un rien d’un baiser d’un bécot
Et jamais les
Laisser sécher

Jamais laisser la nuit
S’éteindre avec le jour
Et partir à minuit
Pour un compte à rebours

Les merles qui défilent
Ont des regards moqueurs
Des regrets qui s’empilent
Dans les fêlures du bord du cœur… des fleurs